jeudi 22 décembre 2011

Dans les ateliers : le moulage de Tartuffe

Tartuffe ou l’imposteur a pris ses quartiers dans les ateliers de fonderie.
Première phase : le moulage.

 

La sculpture d’origine en terre, réalisée par Isabelle Thiltgès, a été séparée en deux parties distinctes pour procéder à cette étape. On retrouve ainsi d’un côté la tête de Tartuffe et de l’autre son tronc.




Les deux parties sont recouvertes d’un moule en élastomère appliqué par couches successives et qui épousent les formes de la sculpture dans ses moindres détails. Ce, avant d'être recouverts d'un moule en plâtre



Une fois le moulage réalisé, les prochaines étapes de la fonte pourront se succéder .

mardi 20 décembre 2011

Gouffre de Padirac : dans les entrailles de la terre

Isabelle Thiltgès s’est rendue dans le sud-ouest de la France, aux confins du Quercy et du Périgord dans le gouffre de Padirac.



Ce trésor d’architecture géologique est situé à 103 mètres sous le niveau de la mer et pour y accéder le visiteur prend un ascenseur vertigineux, les plus téméraires pouvant choisir l’option de la descente à pied. On y pénètre par une entrée monumentale, porte béante sur cette cavité naturelle.



S’offre alors aux yeux des spectateurs un spectacle grandiose de sculptures naturelles composées avec le temps. Stalactites et stalagmites de calcaire se sont sculptées au fil des milliers d’années par l’écoulement des eaux venues de la surface de la terre. En résulte un paysage souterrain incroyable qui suit le fil du lac et de la rivière souterrains.



Des barrages de calcaire et d’autres formes surprenantes sont érigés, dus au passage de l’eau chargée de calcaire sur des obstacles de pierre.



vendredi 9 décembre 2011

Visite à Calcutta de Kumartuli

Pour clore son chapitre indien à Calcutta, Isabelle Thiltgès s’est rendue dans le nord de la ville, dans le quartier de Kumartuli, mot qui signifie « quartier des potiers ».
Toutes les ruelles y sont en effet occupées par des Bengalis qui ont leurs petits ateliers situés les uns à côté des autres, leurs logements étant à l’étage ou même parfois dans l’atelier même.




Ces artisans travaillent toute l’année à la réalisation de sculptures destinées à des Festivals organisés en l’honneur de différents dieux hindous.
Ces pièces sont achetées par des milliers d’Indiens qui les jetteront dans la rivière sacrée qui traverse Calcutta, l’Hoogly, à la fin du festival. Cette immersion des sculptures dans l’eau est un rituel qui permet aux indiens de redonner la vie à leur Dieu. Plusieurs festivals de la sorte sont organisés : l’un se déroule en janvier, le festival de Saraswati. et l’autre fin septembre début octobre.



Le festival de la fin septembre est en l’honneur de Durga, déesse aux cinq bras tous armés et qui représente la force de la femme qui combat les démons et protège ses quatre enfants, deux filles et deux garçons, dont l’un est le fameux Ganesh à la tête d’éléphant.

 

Chaque Dieu est symbolisé par son propre animal. Ainsi Durga est assise sur un lion, l’une de ses filles Saraswati, déesse de la sagesse et de la connaissance, est accompagnée d’un cygne, son autre fille Laxmi, déesse de la prospérité est accompagnée d’un hibou à tête blanche.
Quant aux fils de Durga, Ganesh est accompagné d’un rat et son frère d’un paon.

Pour réaliser leurs sculptures, les potiers préparent tout d’abord une structure en bambou recouvert de paille. Ils appliquent ensuite deux couches superposées de terre assez épaisses, qui vont craqueler en séchant. Pour obtenir un fini lisse, ils ajoutent ensuite deux autres couches plus liquides. Une fois la sculpture sèche, les sculpteurs les peignent sans les cuire puis les maquillent et les habillent de vêtements en tissu.


 












mardi 6 décembre 2011

Visite du Government College of Art and Craft à Calcutta

Durant son passage à Calcutta, ville à la richesse intellectuelle et humaine prégnante, Isabelle Thiltgès a eu l’occasion de visiter l’une des plus anciennes écoles d’art en Inde, créée il y a plus de 140 ans. Tagore fut d’ailleurs l’un de ses directeurs, de 1905 à 1915, et y a notamment travaillé à créer un « style indien de l’art ».


Entrée par hasard dans le bâtiment, invitée par une porte ouverte au détour d’une rue, Isabelle Thiltgès y a fait une rencontre magique avec les élèves et les professeurs. Ce sont les étudiants qui se sont improvisés guides afin de lui montrer leur école, visiblement fiers de lui faire découvrir cet établissement de renom et heureux de démontrer leur savoir-faire.

Les études durent en moyenne trois à quatre ans, au cours desquelles ils ont des cours généraux puis se spécialisent dans la voie qu’ils ont choisi : sculpture, dessin, peinture, design…


Dans la section sculpture, les étudiants travaillent toutes les étapes : le modèle en terre, le moulage de l’élastomère et ensuite du plâtre, le tirage de la cire perdue, le bronze, la ciselure et la patine. Un apprentissage très complet, qui en fait des artistes au fait des techniques artisanales les plus poussées. Certains préfèrent le travail du bois : les sculptures ainsi réalisées sont gardées telles qu’elles ou bien peuvent servir de modèle pour des œuvres en bronze. Reste que tous les apprentis sculpteurs élaborent un petit modèle en terre avant de commencer leur grande pièce, afin de travailler leur projet en amont.


Quant à la partie fonderie, elle n’est ouverte que quelques fois par an, car les sculptures qui vont être coulées sont triées sur le volet.


Tous ces élèves disent être conscients des difficultés qu’ils risquent de rencontrer à la sortie de l’école et de la complexité de vivre de son art. Ils profitent cependant de la renommée de leur établissement pour se faire connaître, envoyant leurs sculptures à exposer en Inde et à l’étranger, pour tenter d’ores et déjà de se faire un nom.


Le site : www.gcac.edu.in










jeudi 1 décembre 2011

Coup de coeur à Dehra Dun

Une fois n’est pas coutume sur ce blog, ce n’est pas de sculpture dont il sera question, mais d’une rencontre. L’échange étant la pierre angulaire des inspirations de l’artiste, Isabelle Thiltgès s’est enrichie durant son voyage en Inde de rencontres exceptionnelles et émouvantes qui ont jalonné son séjour.


Elle a ainsi eu un véritable coup de cœur pour le couple G.K et Chinni Swamy. Ces deux retraités du secteur financier de  Bombay, ont décidé un jour de tout vendre, d’emmener chacun deux valises, et de partir direction le Nord du pays en bus… Après quelques arrêts, ils décident de s’arrêter à Dehra Dun, la capitale de l'État de l'Uttarakhand.


Nous sommes en 2003, Chinni commence à s’occuper des femmes des villages environnants. Une puis deux, puis trois… Elles sont aujourd’hui soixante-dix regroupées au sein de la structure créée par Chinni. L’association « Stree Shakti » apprend à ces femmes à réaliser des « quilts », véritables œuvres d’art, qui sont des patchworks matelassés aux mille couleurs chatoyantes.


Ces femmes viennent de plus en plus nombreuses et après une formation dans le cadre de l’association elles se regroupent par équipes pour réaliser elles-mêmes leurs quilts de façon  autonome. Les matériaux nécessaires à la fabrication de ces patchworks sont avancés par Stree Shakti et remboursés par les femmes artisans une fois le quilt vendu.



Leurs enfants en bas âge restent auprès d’elles, et G.K a créé parallèlement une école pour les enfants des villages environnants. Ils sont aujourd’hui 160 à profiter de ce système. L’école fonctionne grâce à des dons. Quant à la section Stree Shakti elle est autonome, grâce aux produits vendus.

Une initiative magnifique et admirable, qui méritait bien que l’on s’y attarde ici…